Avoir 20 ans à Bamako

La mare aux caïmans - telle est la traduction française de Bamako - abrite aujourd'hui presqu'un million d'habitants. Érigée en capitale par les Français au début du XXᵉ siècle, l'ancien petit village bambara respire encore la ville coloniale, malgré les édifices soviétiques, asiatiques et arabes qui ponctuent la ville depuis l'indépendance en 1960, et les récentes et somptueuses villas de la grande bourgeoisie florissante. Le visage humain de Bamako rajeunit d'année en année. Jusqu'à une époque récente, on venait à Bamako, aujourd'hui, on y naît. La jeunesse bamakoise s'installe, et avec elle, une culture se crée. Pays en transition, culture en transition, âge de la transition. Avoir vingt ans à Bamako, c'est plus que jamais aspirer au changement, même si l'apparence est statique. Les enfants de la démocratie, à qui leurs aînés reprochent l'absence de conviction et d'idéologie, jouent le compromis.
Photographies de Gilles Coulon