Promesse de Beethoven
EAN13
9791037022769
Éditeur
Hermann
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Promesse de Beethoven

Hermann

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En même temps que la civilisation et la culture s’effondraient, Thomas Mann,
dans Le Docteur Faustus, roman rédigé entre 1943 et 1947, concevait le
personnage du musicien Adrian Leverkühn qui, en proie aux effets du Pacte
contracté avec le Diable, finit par devenir fou. La musique, la création et
l’inspiration en général ne sont-elles vraiment possibles que par la médiation
d’un Pacte de ce type, afin de conjurer la réalité et le risque de la
stérilité en s’appropriant ainsi les pouvoirs du génie ? Faisant suite aux
avertissements de Nietzsche et de Freud auxquels on resta bien trop sourds, on
doit se demander avec lucidité comment la musique, et avec elle la plus haute
culture, peuvent s’avérer à ce point douteuses à l’égard de leurs propres
exigences et prétentions. Mais la musique ne lutte-t-elle pas en son propre
sein, ainsi que le fit exemplairement celle de Beethoven, dans le but d’opérer
la percée, comme sous la poussée de la pensée elle-même, vers sa plus haute et
sa plus sensible destination ? À travers quelques moments décisifs du roman de
Thomas Mann, l’évocation de la Heiterkeit (la « sérénité ») de Mozart, La
Petite Sirène d’Andersen, l'Essai sur le Théâtre de marionnettes de Kleist, et
en suivant la tension au cœur de la musique de Beethoven entre l’affirmation
héroïque, la jubilation assez douteuse de l’Hymne à la Joie de la IXe
Symphonie et la sobriété du XVe Quatuor à cordes, on percevra en pensée les
Lumières – qui ont historiquement échoué – se réfléchir et engager, par la
grâce d’une ressource insoupçonnée, une autre promesse d’humanité et de paix.
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