- EAN13
- 9782864327547
- Éditeur
- Verdier
- Date de publication
- 05/10/2013
- Collection
- Littérature française
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Papier - Verdier 14,00
L’homme qui venait de franchir la frontière, ce 23 juillet 1873, était un
homme mort et la police n’en savait rien. Mort aux menaces, aux chantages, aux
manigances. Un homme mort qui allait faire l’amour avant huit jours.En exil en
Suisse, Gustave Courbet s’est adonné aux plus grands plaisirs de sa vie : il a
peint, il a fait la noce, il s’est baigné dans les rivières et dans les lacs.
On s’émerveille de la liberté de ce corps dont le sillage dénoue les ruelles
du bourg, de ce gros ventre qui ouvre lentement les eaux, les vallons, les
bois.Quand il peignait, Courbet plongeait son visage dans la nature, les yeux,
les lèvres, le nez, les deux mains, au risque de s’égarer, au risque surtout
d’être ébloui, soulevé, délivré de lui-même.De quel secret rayonnent les
années à La Tour-de-Peilz, sur le bord du Léman, ces quatre années que les
spécialistes expédient d’ordinaire en deux phrases sévères : Courbet ne peint
plus rien de bon et se tue à force de boire ?Ce secret, éprouvé au feu de la
Commune de Paris, c’est la joie contagieuse de l’homme qui se gouverne lui-
même.
homme mort et la police n’en savait rien. Mort aux menaces, aux chantages, aux
manigances. Un homme mort qui allait faire l’amour avant huit jours.En exil en
Suisse, Gustave Courbet s’est adonné aux plus grands plaisirs de sa vie : il a
peint, il a fait la noce, il s’est baigné dans les rivières et dans les lacs.
On s’émerveille de la liberté de ce corps dont le sillage dénoue les ruelles
du bourg, de ce gros ventre qui ouvre lentement les eaux, les vallons, les
bois.Quand il peignait, Courbet plongeait son visage dans la nature, les yeux,
les lèvres, le nez, les deux mains, au risque de s’égarer, au risque surtout
d’être ébloui, soulevé, délivré de lui-même.De quel secret rayonnent les
années à La Tour-de-Peilz, sur le bord du Léman, ces quatre années que les
spécialistes expédient d’ordinaire en deux phrases sévères : Courbet ne peint
plus rien de bon et se tue à force de boire ?Ce secret, éprouvé au feu de la
Commune de Paris, c’est la joie contagieuse de l’homme qui se gouverne lui-
même.
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