La claire fontaine
EAN13
9782864327547
Éditeur
Verdier
Date de publication
Collection
Littérature française
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

La claire fontaine

Verdier

Littérature française

Indisponible

Autre version disponible

L’homme qui venait de franchir la frontière, ce 23 juillet 1873, était un
homme mort et la police n’en savait rien. Mort aux menaces, aux chantages, aux
manigances. Un homme mort qui allait faire l’amour avant huit jours.En exil en
Suisse, Gustave Courbet s’est adonné aux plus grands plaisirs de sa vie : il a
peint, il a fait la noce, il s’est baigné dans les rivières et dans les lacs.
On s’émerveille de la liberté de ce corps dont le sillage dénoue les ruelles
du bourg, de ce gros ventre qui ouvre lentement les eaux, les vallons, les
bois.Quand il peignait, Courbet plongeait son visage dans la nature, les yeux,
les lèvres, le nez, les deux mains, au risque de s’égarer, au risque surtout
d’être ébloui, soulevé, délivré de lui-même.De quel secret rayonnent les
années à La Tour-de-Peilz, sur le bord du Léman, ces quatre années que les
spécialistes expédient d’ordinaire en deux phrases sévères : Courbet ne peint
plus rien de bon et se tue à force de boire ?Ce secret, éprouvé au feu de la
Commune de Paris, c’est la joie contagieuse de l’homme qui se gouverne lui-
même.
S'identifier pour envoyer des commentaires.