- EAN13
- 9782021028645
- Éditeur
- Seuil
- Date de publication
- 15/07/2021
- Collection
- Champ freudien
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Papier - Seuil 26,00
« Il faut croire quelque chose dans le monde », disait Sganarelle à Don Juan :
un précepte qui ne relève pas du religieux, mais désigne une nécessité vitale,
inhérente à la nature humaine. En cela Molière rejoint Freud qui définit la
psyché de l’homme par sa capacité à croire, l’incroyance signant la
catastrophe de la psychose. Au-delà des menus objets qui lui donnent sa
consistance, la croyance s’adresse à l’Autre en tant que tel, c’est-à-dire à
la puissance représentative, chargé de consoler l’homme de la perte du Bien.
Molière, mis à la question par Freud et Lacan, illustre cette fatalité sous
les traits de trois figures. Sganarelle, l’hystérique, prêt à faire feu de
tout bois pour nourrir sa croyance – en quoi il incarne le bienheureux qui a
toujours un petit rien sous la main pour nourrir un désir. Face à lui, Alceste
campe l’obsessionnel qui, incapable de prêter foi aux semblants qui tissent la
réalité quotidienne, est exclu de la communauté des hommes. Quant à Don Juan,
paradigme d’une superbe perversion, sa mé-créance exprime, au-delà de son
mépris pour les croyances ordinaires, son refus de faire crédit à l'Autre en
tant que tel.
La leçon conjointe de Molière et de Freud reste plus actuelle que jamais en un
temps où les croyances « malades » produisent dans le monde un désert
mélancolique ou, à l'inverse, une terre brûlée par la flambée des intégrismes.
Henri Rey-Flaud, psychanalyste, est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages dont «
Et Moïse créa les Juifs… ». Le Testament de Freud (Aubier, 2006), L'Enfant qui
s'est arrêté au seuil du langage. Comprendre l'autisme (Aubier, 2008).
*[5e]: Cinquième
un précepte qui ne relève pas du religieux, mais désigne une nécessité vitale,
inhérente à la nature humaine. En cela Molière rejoint Freud qui définit la
psyché de l’homme par sa capacité à croire, l’incroyance signant la
catastrophe de la psychose. Au-delà des menus objets qui lui donnent sa
consistance, la croyance s’adresse à l’Autre en tant que tel, c’est-à-dire à
la puissance représentative, chargé de consoler l’homme de la perte du Bien.
Molière, mis à la question par Freud et Lacan, illustre cette fatalité sous
les traits de trois figures. Sganarelle, l’hystérique, prêt à faire feu de
tout bois pour nourrir sa croyance – en quoi il incarne le bienheureux qui a
toujours un petit rien sous la main pour nourrir un désir. Face à lui, Alceste
campe l’obsessionnel qui, incapable de prêter foi aux semblants qui tissent la
réalité quotidienne, est exclu de la communauté des hommes. Quant à Don Juan,
paradigme d’une superbe perversion, sa mé-créance exprime, au-delà de son
mépris pour les croyances ordinaires, son refus de faire crédit à l'Autre en
tant que tel.
La leçon conjointe de Molière et de Freud reste plus actuelle que jamais en un
temps où les croyances « malades » produisent dans le monde un désert
mélancolique ou, à l'inverse, une terre brûlée par la flambée des intégrismes.
Henri Rey-Flaud, psychanalyste, est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages dont «
Et Moïse créa les Juifs… ». Le Testament de Freud (Aubier, 2006), L'Enfant qui
s'est arrêté au seuil du langage. Comprendre l'autisme (Aubier, 2008).
*[5e]: Cinquième
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