Histoire d'une femme libre / récit

Françoise Giroud

Folio

  • Conseillé par
    14 octobre 2015

    Un récit inédit

    En 1960, en quelques semaines, Françoise Giroud perd son amour et son travail. Jean-Jacques Servan-Schreiber, avec lequel elle a fondé l'Express, vient de lui annoncer qu'il la quitte pour se marier. Puis qu'il la licencie, car il la soupçonne d'être l'auteure des lettres anonymes envoyées à la famille de sa future femme. Est-ce elle ou pas? Les experts penchent pour l'affirmative, elle le réfute. Quoi qu'il en soit, c'est une femme désespérée qui tente de mourir et est sauvée in extremis. Quelques semaines ont passé, elle est partie en vacances pour essayer de se retaper, et comme elle ne peut rester sans rien faire, elle écrit ce récit dans lequel elle se souvient de son parcours, revient sur son suicide raté, parle de sa famille avec ce style concis, précis et percutant qui a toujours été sa marque de fabrique.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    26 mars 2015

    Alors que Jean-Jacques Servan-Schreiber rompt avec elle et qu'elle est écartée de L’Express, journal qu'ils avaient fondé ensemble en 1953, Françoise Giroud tente de mettre fin à ses jours. Il aura fallu que le destin s'en mêle pour qu'elle échappe de peu à la mort. Nous sommes en août 1960 et Françoise Giroud s'exile à Capri avec sa machine à écrire. Personne ne connaît sur place cette femme âgée de quarante-quatre ans : son histoire, sa tentative de suicide. Et Françoise Giroud écrit durant deux mois sur sa vie.

    Cette autobiographie a été longtemps considérée comme perdue ou détruite par Françoise Giroud elle-même. Pourtant elle dormait dans des cartons à l'Imec (l'Institut mémoires de l'édition contemporaine). Retrouvée par Alix de Saint-André, elle a été publiée pour la première fois en 2013. Fille d'un milieu bourgeois, son père meurt lorsqu'elle est qu'une enfant. Sa mère n'a pas su gérer la fortune familiale qui pour elle relevait des affaires d'un homme. La soeur de Françoise est vendeuse et la famille vivote. Pourtant sa mère garde un optimisme à toutes épreuves. Françoise suit des cours de sténodactylo car elle sait que la demande de secrétaires est forte. Et à quatorze ans, elle décroche son premier travail dans une librairie. Son adolescence avant la guerre est sans fêtes, sans dépenses inutiles. A la librairie, elle revoit par hasard Marc Allégret dont elle secrètement amoureuse. Il lui propose de travailler dans le monde du cinéma (il est devenu metteur en scène). La voilà script-girl à vingt ans. Après un stage de quelques mois à Paris-soir et suite à un article qu'elle a écrit, on la recommande à Hélène Lazareff. Elle travaille à Elle qui n'est qu'à ses débuts apprenant sur le tas le métier de journaliste. Elle veut proposer aux femmes des articles concrets et féministes. Forçat de travail, elle écrit également des portraits pour France Dimanche et France-Soir. Son travail lui fait croiser beaucoup d'hommes : politiciens, écrivains. Sa rencontre avec Jean-Jacques Servan-Schreiber sera d'abord d'ordre professionnelle. A eux deux, ils créeront L'Express. Ils seront aussi amants. Avec les années, le regard fasciné que Françoise aura sur lui se modifiera.

    Sa franchise et sa lucidité sont frappantes tout comme son humilité. Sans jamais se mettre sur un piédestal ou se vanter, elle reconnaît au contraire ses erreurs aussi minimes soient-elles et ses faiblesses. Françoise Giroud s'est donnée à son métier, a évolué parmi les hommes dans des années où les positions de la femme étaient jugées souvent secondaires.
    Dans ce récit personnel, elle donne son avis sur la société, l'amour, le journalisme, l'injustice, les personnes qui ont traversé sa vie ou l'ont marquée, mais aussi le pouvoir.
    Un portait passionnant, attachant, touchant et beau...