Alex-Mot-à-Mots

https://alexmotamots.fr/

Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

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26 octobre 2024

vie moderne

Imaginez rencontrer Alain Robbe-Grillet et sa femme Catherine. C’est ce qui arrive à la jeune femme de ce roman dont nous ne saurons jamais le prénom.

Travaillant parfois à l’Institut (pas de beauté, un Institut chargé de récupérer tous les documents des Grands Hommes), elle est chargée de créer une exposition avec les documents du Pape du Nouveau Roman.

J’ai ainsi découvert un Robbe-Grillet obsédé par ses cactées et ses nombreux voyages.

J’ai découvert sa femme Catherine, plus connue sous le nom de plume de Jeanne de Berg, maîtresse SM. J’ai adoré qu’elle trouve la jeune fille terriblement banale.

J’ai adoré découvrir un Alain soucieux que ses hôtes fassent bonne chère, et ne cesse de les resservir.

J’ai adoré le titre d’un roman de Philip K. Dick : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?

Un roman plein d’humour sur une jeune femme de son temps chargé de mettre en lumière un auteur du passé.

Une citation :

Elle en avait conclu que la littérature, dans les années 50, c’était comme la vieillesse : pas pour les douillets. (p.56)

L’image que je retiendrai :

Celle des camions dans la cour de l’Institut remplie de cartons des archives de Robbe-Grillet.

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26 octobre 2024

famille

De la reine Anne d’Angleterre née en 1665 et morte en 1714, il ne sera jamais question dans ses pages. Parfois de feu la reine Elisabeth.

L’auteure y parle de sa mère Ann, anglaise venue s’installer en France par goût des langues.

J’ai eu un peu peur en commençant ma lecture de lire un livre sur le Grand Age, la maladie et les EHPAD.

Oui, il en est bien question, mais raconter par Julia Deck, j’ai aimé suivre cette fille aux prises avec les institutions hospitalières.

J’ai adoré les mots déformés : la Pitié Salpêtrière devient la Charité Arbitraire ; un de médecin est le Dr Ficace…

J’ai aimé découvrir la mère de Ann, sa soeur Betty, ses nièces Kate et Alice.

J’ai aimé que fassent parfois irruption des faits historiques : l’élection de François Mitterrand, la révolte des gilets jaunes.

J’ai aimé que mère et fille aient toujours un livre en cours, dans le sac, pas loin.

Malheureusement, suite à son accident cérébral, Ann souffre de troubles de la parole. Elle utilise beaucoup le mot Molécule, ce qui prête à rire parfois.

L’auteure nous entraine également dans les coulisses de l’entrée en EHPAD, pressé par le Dr Ficace qui ne fait que son travail administratif, mais face au consentement de sa mère parfois difficile à obtenir.

L’auteure nous parle également de ses débuts d’auteure aux Editions de Minuits, ses rencontres avec les lecteurs et les lycéens.

Le sujet ne me disait rien qui vaille, mais j’ai fait confiance à la plume de l’auteure, et je n’ai pas été déçue.

L’image que je retiendrai :

Celle de Julia fouillant l’appartement de sa mère à la recherche de ses cahiers de 1952-1953 que jamais elle ne trouve.

Contes de l'indigène et du voyageur

Actes Sud

17,80
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26 octobre 2024

Corse

L’inde : son fleuve, ses moines, sa capitale polluée, et son île de North Sentinel. Sur cette île, ses habitants ne laissent personne s’approcher.

Je me demandais pourquoi l’auteur avait choisi ce titre pour son roman. Est-ce un roman, d’ailleurs ? Je le vois plutôt comme un agrégat de récits et de réflexion autour de la Corse, ses habitants, et du tourisme.

Le personnage d’Alexandre m’a fait presque rire jusqu’à la catastrophe.

J’ai aimé suivre le personnage de Shirin et le conte du Djinn.

L’histoire de team building m’a faite sourire et j’ai eu de la peine pour cette team emmenée par sa manageuse hyperactive.

J’ai été horrifiée par celle de l’enquêtrice qui ne voulait rien savoir des mobiles des crimes, souvent futiles.

Sa très brève théorie de l’enfer ne m’a pas convaincue.

Tout au long de ma lecture, je me demandais où voulait en venir l’auteur. C’est en lisant la table en fin de volume que j’ai compris.

Malheureusement, je pense que cette lecture ne me marquera pas longtemps.

L’image que je retiendrai :

Celle du narrateur obligé de faire cours de philo à son seul élève de terminal, obligé d'être présent à cause de son bracelet électronique.

Le Livre de poche

8,90
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26 octobre 2024

Irlande, New-York

Je découvre l’auteur avec ce roman proposé en lecture commune par mon club de lecture. Et puis j’avais noté le nom de l’auteur en parcourant des blogs amis également.

J’ai eu un peu de mal au début avec la grammaire et le vocabulaire de l’auteur (ou cela vient-il de la traduction ?). J’ai trouvé certaines formules un peu raz des pâquerettes.

Ceci étant dit, j’ai aimé suivre Eilis depuis son village d’Irlande jusqu’à Brooklyn. Sa traversée en bateau fut un grand moment.

J’ai trouvé dommage que ce personnage se laisse guider : elle part parce que sa soeur insiste ; elle ne fait rien dans sa cabine de bateau ; elle travaille sans se rendre compte du racisme autour d’elle. Une vraie oie blanche.

Même de retour chez elle en Irlande elle ne sait quoi décider et se laisse faire, tout en ayant conscience, un peu, de ce qui se trame.

Ce roman relate l’éveil lent d’une jeune irlandaise envoyée travailler en Amérique.

Seule la dernière partie, bien rapide, m’a tenue en haleine.

J’ai détesté l’emprise du prêtre sur la vie d’Eilis, même si c’est un prêtre plutôt ouvert et sympa.

J’ai détesté le poids du « qu’en dira-t-on » qui pèse sur les filles.

J’ai aimé la famille italienne de son amoureux et leurs sorties à Coney Island en été.

Est-ce que je lirai la suite qui vient de sortir ? Pourquoi pas, mais en poche.

L’image que je retiendrai :

Celle de la cabine de bateau sans fenêtre, sous la ligne de flottaison avec salle de bain commune avec la cabine d’à côté.

Conseillé par
26 octobre 2024

Japon, thé

Maître Sohô s’est retiré dans la disgrâce et cultive sa passion du thé.

J’ai aimé découvrir le thé gyokuro, « perle de rosée », un thé vert du printemps à la saveur fraîche et intense, rond en bouche.

J’ai aimé la natte couleur de blé sur laquelle s’assoient Maître Sohô et son élève venue apprendre la voie du samouraï et qui découvre aussi celle du thé.

J’ai découvert la dernière bataille des samouraïs contre la toute nouvelle armée impériale au mont Shiroyama. Une bataille de sabres contre des fusils.

J’ai aimé la boite de thé de Maître Sohô : en bois laquée sur laquelle figure un oiseau, tacheté d’or, perché sur une branche de cerisier.

Une lecture magnifique, à la façon japonaise, douce et hors du temps.

L’image que je retiendrai :

Celle de Maître Sohô aimant la fraîcheur des pins.