Commerce international et politiques commerciales
EAN13
9782200344856
ISBN
978-2-200-34485-6
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
Nathan Université
Nombre de pages
256
Dimensions
21 x 15 cm
Poids
362 g
Langue
français
Code dewey
382
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Commerce international et politiques commerciales

De

Armand Colin

Nathan Université

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© Armand Colin, 2006

9782200279004 – 1re publication

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PARTIE 1LES THÉORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL

L'objet de cette première partie est de présenter les différentes théories explicatives de la structure des échanges et de montrer à partir de leurs hypothèses spécifiques les raisons qui amènent les pays à commercer. Le premier chapitre expose les théories traditionnelles du commerce international qui regroupent les théories fondées par A. Smith, D. Ricardo et Heckscher-Ohlin-Samuelson. Une filiation existe entre ces auteurs et leurs théories. Le second chapitre est consacré aux théories récentes du commerce international qui incluent des hypothèses de concurrence imparfaite des marchés, telles que la présence d'économies d'échelle, la différenciation du produit, etc.

1Les « théories traditionnelles » du commerce international1| La théorie des avantages absolus d'Adam Smith1.1 Le contexte historique

Adam Smith fut le premier dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) à critiquer de manière virulente le courant mercantiliste qui prône le développement économique par l'enrichissement des nations au moyen du commerce extérieur.

Le mercantilisme apparaît comme une doctrine économique de circonstance pour laquelle le protectionnisme n'est qu'un moyen au service d'une fin : l'accumulation d'or. Le mercantilisme, dont l'élaboration s'est faite de la fin du XVe siècle jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, n'est pas une école de pensée réunie autour d'un présupposé idéologique commun mais naît plutôt d'une volonté d'adaptation à une situation économique nouvelle. Il n'y a donc pas de théorie mercantiliste au sens où il existe une théorie classique orthodoxe sur laquelle repose le libéralisme économique. Le mercantilisme est toujours adapté à une situation donnée et prend différentes formes dans la plupart des nations d'Europe où il s'est répandu. Ainsi distingue-t-on le bullionisme en Espagne et en Italie, le colbertisme (ou industrialisme) en France, le commercialisme en Angleterre, le caméralisme en Allemagne. Les principaux concepts de ce courant de pensée économique sont les suivants : la richesse d'une nation repose sur les quantités d'or et d'argent qu'elle possède et qu'il faut thésauriser ; cette accumulation de richesses provient non pas du fruit du travail des citoyens mais découle du solde positif des échanges extérieurs, d'où les efforts nécessaires à mettre en œuvre pour drainer les excédents monétaires du commerce avec l'extérieur et de l'exploitation coloniale ; parmi les mesures mises en place pour garantir une balance commerciale positive on peut mentionner : la taxation des importations, la protection du marché intérieur pour les manufactures locales, les subventions à l'exportation, les commandes publiques au profit des monopoles nationaux... Dans ce contexte et notamment pour les auteurs des XVIe et XVIIe siècles, le commerce extérieur est un jeu à somme nulle. On ne s'enrichit pas mutuellement par le commerce extérieur comme le rappelle la maxime de Jean Bodin (1529-1596) dans « les six livres de la république (1576) » : « Il n'y a personne qui gagne qu'un autre n'y perde. »

C'est à ces conceptions que va s'attaquer Adam Smith. Il s'attachera à montrer que le commerce international permet d'élargir les marchés, la division du travail devient ainsi plus poussée et permet aux travailleurs d'être plus productifs. En fait, Adam Smith généralise son raisonnement sur les effets positifs de la division du travail : chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle les coûts de production sont les plus faibles.

En raison notamment de dotations initiales en ressources naturelles favorables, ou d'une avance technologique, les pays disposent d'un certain nombre de secteurs d'activité pour lesquels ils bénéficient d'un avantage absolu, c'est-à-dire pour lesquels les entreprises nationales produisent à un coût de production inférieur à celui des entreprises étrangères. En conséquence, chaque pays doit chercher à se spécialiser dans les secteurs pour lesquels il dispose de cet avantage absolu. Cela signifie que la quantité de travail dont dispose le pays ne sert plus à produire l'ensemble des biens nécessaires à la satisfaction des consommateurs nationaux mais doit au contraire se concentrer sur le nombre limité de biens où le pays possède un avantage absolu en termes de coût de production. Si cette spécialisation se met en place dans les différents pays participant aux échanges internationaux, il se crée ainsi une division internationale du travail fondée sur les avantages absolus dont dispose chaque pays à un moment donné. Cette division internationale du travail favorise non seulement une allocation optimale des ressources au niveau mondial mais en plus améliore la situation des différents pays participant aux échanges.

Illustrons par un exemple la théorie des avantages absolus d'Adam Smith.

A. SMITH Les effets de la division du travail sur la productivité

Premièrement, l'accroissement de l'habileté de l'ouvrier augmente la quantité d'ouvrage qu'il peut accomplir, et la division du travail, en réduisant la tâche de chaque homme à quelque opération très simple et en faisant de cette opération la seule occupation de sa vie, lui fait acquérir nécessairement une grande dextérité... En second lieu, l'avantage qu'on gagne à épargner le temps qui se perd communément en passant d'une sorte d'ouvrage à une autre, est beaucoup plus grand que nous ne pourrions le penser au premier coup d'œil. Il est impossible de passer très vite d'une espèce de travail à une autre qui exige un changement de place et des outils différents... En troisième et dernier lieu, tout le monde sent combien l'emploi de machines propres à un ouvrage abrège et facilite le travail. Il est inutile d'en chercher des exemples. Je ferai remarquer seulement qu'il semble que c'est à la division du travail qu'est originairement due l'invention de toutes ces machines propres à abréger et faciliter le travail. Quand l'attention d'un homme est toute dirigée vers un objet, il est bien plus propre à découvrir les méthodes les plus promptes et les plus aisées pour l'atteindre, que lorsque cette attention embrasse une grande variété de choses... Une grande partie des machines employées dans ces manufactures où le travail est le plus subdivisé, ont été originairement inventées par de simples ouvriers qui, naturellement, appliquaient toutes leurs pensées à trouver les moyens les plus courts et les plus aisés de remplir la tâche particulière qui faisait leur occupation.

A. Smith, La Richesse des nations, t. II, Paris, Flammarion, 1991.1.2 Les hypothèses du modèle

On considère deux pays : l'Angleterre et le Portugal.

On envisage dans chacune de ces économies un seul facteur de production : le travail ; celui-ci est utilisé en autarcie pour produire deux biens : du vin et des draps. Le coût de production de chacun de ...
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