1, Black Rain

Chris Debien

Flammarion

  • Conseillé par
    7 juin 2012

    Sorte d’OVNI littéraire, « Black Rain » mixe les genres pour mieux les transcender et nous offrir un premier tome novateur et bluffant dont j’attends d’ores et déjà la suite avec grande impatience.

    Le roman mélange l’univers du manga, avec celui des scénarios tv, les références aux 2 genres étant nombreuses. Tout se joue sur la forme du roman, qui nous est livré sous le format d’épisodes, rythmés par un décompte inquiétant. Au fur et à mesure que les minutes s’égrènent, la tension monte crescendo, au point de laisser le lecteur avec la gorge nouée. Sans compter que les deux « épisodes » de cette première saison sont entrecoupés par des phases graphiques à la trame très sombre et au rendu effrayant, ce qui joue beaucoup sur l’aura de mystère entourant ce premier tome et la fameuse Yuki-Onna...

    L’auteur pioche allégrement dans ses connaissances cinématographiques et culturelles pour recréer cet univers futuriste et apocalyptique, le roman étant plutôt intense, voire anxiogène à certains moments. Il faut dire que l’auteur a fait le pari fou de nous proposer en premier rôle un adolescent schizophrène et de situer toute son intrigue dans l’univers méconnu de la psychiatrie. Et il faut bien avouer que Chris Debien s’en tire avec les honneurs tant les réactions de ses personnages et l’univers proposé nous semble pertinent et cohérent, rien d’étonnant quand on sait que l’auteur travaille au service des urgences psychiatriques de Lille.

    Le récit oscille entre onirisme et une réalité -terrifiante – qui nous fait perdre de pied et nous demander si rien de tout ça n’est réel. Les voix dans la tête d’Adam, le jeune héros de l’histoire, et la thérapie virtuelle mise en place par l’institut concourent à nous dérouter, et le mystère entourant les apparitions de la Yuki-Onna apporte un petit côté fantastique bienvenu. L’ambiance parfois glauque est flippante à souhait et rappelle le jeu vidéo Silent Hill avec son univers fantasmagorique et la sensation de ne pas savoir où l’histoire nous emmène. Côté film, on pense à Identity, Matrix (les références y sont légion), the Others et bien sûr à Inception et sa mécanique du rêve.

    Bref, entre la tension à couper au couteau, l’univers audacieux et intelligent et la fin qui vous fera détester les cliffhanger, il serait bien dommage de passer à côté de ce très bon roman ! Vite, vite la suite !