- EAN13
- 9782735119790
- Éditeur
- Éditions de la Maison des sciences de l’homme
- Date de publication
- 31/03/2017
- Collection
- Hors collection
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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De chair et de pierre
Essai de mythologie kanak (Maré - Àles Loyauté)
Charles Illouz
Éditions de la Maison des sciences de l’homme
Hors collection
Autre version disponible
Quel entendement du monde et de la société se fait jour dans ces rumeurs
publiques ou privées que nous appelons « mythes » et auxquelles les Kanak de
Maré accordent le statut de pierres ? Cet essai donne à entendre les récits
des gens de cette île pour tenter de goûter avec eux, en dévoilant les
potentialités poétiques de leur langue, le tour, le style et la teneur de
l'argument. On ne peut manquer, en effet, d'admirer le jeu formel des
combinaisons lexicales qui structurent la fiction en différents niveaux de
discours, ou de s'étonner encore des inventions anagrammatiques. Point de ruse
rhétorique chez le « diseur de pierres » – qu'une anthropologie
fonctionnaliste prétend roué et arc-bouté dans une quête incessante
d'avantages politiques –, point de ruse sinon celle qui provisionne
l'auditoire en volupté narrative. La langue rythme alors l'exposé critique des
affaires humaines auxquelles sont appliquées les propriétés logiques des
classifications animales et végétales. Dans les termes du bestiaire insulaire
ou de la botanique indigène, se déploie une spéculation rigoureuse sur les
règles et l'histoire des échanges matrimoniaux, sur les contradictions
inhérentes à leur renouvellement. Les repreneurs de mythes, personnages de
haut statut social instruits des conflits dont l'histoire est cousue,
prétendent ainsi raison garder : ils reconsidèrent à l'aune littérale de la
règle les relations problématiques qui marquèrent l'histoire de leur groupe.
publiques ou privées que nous appelons « mythes » et auxquelles les Kanak de
Maré accordent le statut de pierres ? Cet essai donne à entendre les récits
des gens de cette île pour tenter de goûter avec eux, en dévoilant les
potentialités poétiques de leur langue, le tour, le style et la teneur de
l'argument. On ne peut manquer, en effet, d'admirer le jeu formel des
combinaisons lexicales qui structurent la fiction en différents niveaux de
discours, ou de s'étonner encore des inventions anagrammatiques. Point de ruse
rhétorique chez le « diseur de pierres » – qu'une anthropologie
fonctionnaliste prétend roué et arc-bouté dans une quête incessante
d'avantages politiques –, point de ruse sinon celle qui provisionne
l'auditoire en volupté narrative. La langue rythme alors l'exposé critique des
affaires humaines auxquelles sont appliquées les propriétés logiques des
classifications animales et végétales. Dans les termes du bestiaire insulaire
ou de la botanique indigène, se déploie une spéculation rigoureuse sur les
règles et l'histoire des échanges matrimoniaux, sur les contradictions
inhérentes à leur renouvellement. Les repreneurs de mythes, personnages de
haut statut social instruits des conflits dont l'histoire est cousue,
prétendent ainsi raison garder : ils reconsidèrent à l'aune littérale de la
règle les relations problématiques qui marquèrent l'histoire de leur groupe.
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